Il pleut des cordes, les gens s'activent dans tous les sens pour
éviter de finir trempés. Moi, je m'en fiche, pieds nus à même le béton
avec mes yeux de panda et cette foutue jupe trop courte. Les quelques
mètres qui me séparent encore de chez moi me paraissent encore bien
longs. Je suis perdue dans le fil de mes pensées, d'ailleurs celles ci
sont complément désaccordées, plus rien n'a de sens.
Enfin
à l'appartement, je balance au milieu du salon, mes talons, mon sac et
mes fringues, j'ai un besoin viscéral de faire partir cette odeur
étrange.
Je commence à faire couler l'eau pour la faire monter
en température, quand soudain j’aperçois mon reflet dans le miroir, mon
regard est instantanément attiré par cette couleur. Un espèce de
carmin/framboise...
D'un coup des flash, la
soirée, ce mec pas trop vilain, l'alcool, chez lui, encore ce mec,
comment on est passé d'une partie de jambes en l'air ennuyeuse à ce
nuancier sur mon cul... Mais c'est quoi ce type ?
Je
sors de ma douche, j'enfile un débardeur et un pantalon en coton noir.
Après une tisane, je m'emmitoufle sous ma couette et je vais pour
regarder une série histoire de me changer les idées...
Un SMS. C'est lui... Non mais quel culot !
" Bonsoir Line, as tu pensé à ta promesse ? J'espère que tu vas bien. Je t'embrasse. Mathis "
Euh...
" Salut, de quoi tu parles ? "
En attendant sa réponse, je commence à me refaire le cours de la soirée.
Sophie
avait insisté pour sortir, elle était déprimée et avait besoin de noyer
son chagrin. La pauvre faut dire qu'elle s'est encore faite larguée
pour la troisième fois ce mois ci. Bon en même temps si elle choisissait
ses gars ailleurs que dans ce pub pas très branché, elle se donnerait
sûrement plus de chance. Elle m'avait mis au défi de ne pas rentrer
seule cette nuit. J'étais pas super emballée par l'idée mais ça faisait
trois mois que je n'avais rien fait et je flippais de devenir une de ces
célibataires féministes avec une armoire remplie de jouets intimes pour
compenser leur mal d'amour.
Une mini jupe plus tard, et un maquillage digne d'un tapis rouge je me mis en route pour rejoindre Sophie.
Sur
le chemin j'ai croisé bon nombres de garçons, tous plus en chien les
uns que les autres, je n'étais guère plus qu'un bout de viande à leurs
yeux. Et bizarrement j'en étais ravie.
Un ding ding me sort de mes songes, c'est lui : " Enfin Line, tu plaisantes j'espère ? "
Même
pas et il me gonfle avec son air supérieur là, je lui fais savoir que
je suis très sérieuse et que je manque de patience donc qu'il doit se
presser de me dire ce que je lui aurais promis et basta.
Avec
Sophie on a très rapidement commandé des shooters de tequila, le ton de
la soirée était très clair. Un grand blond s'est approché de nous, j'ai
vite compris qu'il avait jeté son dévolu sur Sophie. Ce qui m'était
finalement bien égal il n'était pas terrible. Sophie attire ce genre de
gars comme des mouches, ils comprennent assez facilement qu'elle se
jettera à corps perdu aux premiers qui lui dira qu'elle est jolie. C'est
vrai qu'elle est jolie, mais elle est aussi trop naïve. Personnellement
je la trouve craquante, c'est un peu la super copine toujours présente
si ça ne va pas, qui arrive toujours à nous faire rire, souvent malgré, mais elle n'est pas aussi si bête qu'elle le laisse croire, elle
sait juste que si elle veut combler sa solitude rapidement elle doit
jouer les filles pas très futées.
Je trouve ça dommage parce qu'elle enchaîne les crétins, mais dormir seule lui fait encore plus peur.
D'ailleurs elle est partie avec le blond me lançant un désolée. J'ai l'habitude de ce genre de plans.
"Tu as oublié ton écharpe chez moi, viens la récupérer et je te rafraîchirai la mémoire "
Il
est sérieux lui ? C'est l'écharpe que m'a offert ma mère avant de
mourir, il faut que je la récupère. Je lui envoie un SMS pour lui
signifier l'heure de mon passage et surtout sur le fait qu'il se fera en
coup de vent.
J'ai commencé à sentir son regard, d'ailleurs j'en ai joué en roulant des mécaniques pour qu'il continu de m'observer.
Il
était plutôt pas mal, brun ténébreux la trentaine,à priori, et pas
d'alliance. Il a fini son verre avant de m'aborder avec un " Qu'est ce
qu'une jolie demoiselle fait seule dans un endroit pareil ? " J'ai
instinctivement répondu " J'attends qu'un pervers dans votre genre
veuille me donner envie de partir de ce trou "
Il a sourit avant de me féliciter pour ma repartie.
Je
ne sais plus comment j'ai fini chez lui, et le pire c'est que je n'ai
même pas jouis. Quand il s'est endormi après avoir bavasser deux trois
trucs que je n'ai pas écouté, j'ai eu une envie de soudaine de rentrer
chez moi. J'ai le plus discrètement possible récupérer mes affaires et
pris le chemin vers la porte de son appartement.
Je
suis devant sa porte, je suis tendue pour une raison que je ne
m'explique pas vraiment. Je suis là pour prendre mon écharpe, brin de
politesse et je rentre chez moi. Je sonne. Il m'ouvre " Bonsoir Line,
comment vas tu ? " " Ca va, merci. Je peux avoir mon écharpe ? " " Bien
sûr, mais avant j'aimerais qu'on parle de cette promesse. Entre je te
prie ! "
Dans le noir, n'ayant pas bien repéré
l'agencement des lieux, je me suis pris les pieds dans une paire de
chaussures au sol et j'ai trébuché faisant un boucan d'enfer. Ni une ni
deux, mon hôte du soir a débarqué à ma rescousse. Une fois rassuré, il
m'a demandé si je cherchais quelque chose m'indiquant l'emplacement des
toilettes en allumant la lumière de l'entrée. Je me suis sentie rougir
et la honte me tirer les oreilles. Quand il a comprit que j'essayais de
me faire la malle, il m'a passé un savon sur l'impolitesse de la chose,
ajoutant combien j'étais inconsciente de m’engouffrer dans la nuit seule
et habillée de la sorte. Je me liquéfiais sur place. N'étant plus sous
l'effet de l'alcool, j'ai réalisé que cet homme était bien plus imposant
que l'image que j'en avais jusque gardée. Je me suis sentie toute petite et comme pris en
flagrant délit de sottise. Il a continué de me sermonner en ajoutant que
j'avais eu de la chance de tomber sur lui, que dans l'état dans lequel
j'étais je n'avais plus conscience du danger. Là je me suis insurgée lui
envoyant dans la figure qu'il en avait bien profiter de la fille un peu légère. Son regard est devenu noir.
Je le suis à
travers le couloir qui mène à son salon, je vois mon écharpe pliée sur
la table, je la prends et lui souris un peu gênée par la situation. Je
revois l'accoudoir du canapé, le cuir accroché à sa taille, ses mains,
un frisson parcours le bas de mon ventre. Tout rejaillit dans ma tête.
Il
m'a attrapé le poignet et m'a traîné à travers le couloir jusque dans
son salon. J'ai tenté de me débattre, je lui ai crié dessus, je l'ai
insulté, et je sentais sa main se refermer de plus en plus fort sur moi,
sa colère semblait grandissante et j'avais peur. Arrivés devant le sofa
comme un souffle de vie et en pleurnichant je lui ai demandé ce qu'il
allait me faire. Il a marqué un temps d'arrêt sans me lâcher et il m'a
dit d'une voix sans trembler " Je vais te donner une fessée." J'ai ris
nerveusement, lui disant qu'il n'en était pas question que je n'étais
plus une gamine. Il m'a répondu " T'es sûre de ça ? " je n'ai même pas eu le temps de lui dire le fond de ma pensée que j'étais déjà en travers de ses genoux. J'ai essayé de m'enfuir en lui attribuant tout un étendard de noms d'oiseaux, et il a commencé à me fesser très fort et rapidement. Il a
frappé ainsi jusqu'à ce que je finisse par lâcher prise et à me résoudre
à mon sort.
" Alors dis moi cette promesse, je dois vraiment te rafraîchir la mémoire ou ça va te revenir ? "
Il
a relevé ma jupe et baissé mon dessous, j'étais mortifiée de honte et
j'ai recommencé à me débattre. " Bon écoute c'est très simple, soit tu
te calmes immédiatement et je finis cette fessée tranquillement, soit tu
continues ton cinéma et c'est ma ceinture qui te fera plier "
Je lui ai d'aller se faire @#&@&#*
"
Très bien tu l'auras voulu ! " Il m'a mis par terre et enfoncé ma tête
dans le canapé. J'ai juste entendu le bruit de sa ceinture se défaire,
j'ai réussi en un quart de seconde à délivrer ma tête quand il m'a
grondé très fortement de ne pas bouger. Je me suis sentie paralysée d'un
coup.
* Dialogue interne *[ J'ai pensé au spectacle ridicule que je lui offrais, pas étonnant qu'il me prenne pour une môme avec des réactions aussi puérils. Bon Tu veux jouer les hommes de caverne ? Très bien qu'il en soit ainsi, mais saches bien une chose je vais serrer mes dents très fort, attendre que tu finisses ton cirque et je vais te filer le coup de poing de ta vie. Ouais ouais je vais te le faire payer ! ]
Il
m'a dit de me placer sur l'accoudoir, habillée d'un sourire à penser à ma futur vengeance.
Il me saoule avec cette histoire de promesse, je suis encore dans les vapes et je peine à remettre mes idées en place.
Et là il a frappé, cinglé, pendant que je mordais ma main pour ne pas crier.
Je
ne sais plus combien de temps cela a duré, ni même combien de coups
j'ai reçu, ni même le bruit que cela devait faire, ni même le goût de
mes larmes... Je n'étais plus jusqu'à ce que je sois...
Une sensation étrange quand il a jeté la ceinture au sol avant de me prendre dans ses bras, de renaitre. Et oublié mes envies de vengeances, j'ai collé mon nez dans son cou.
Ah oui, je me souviens, tout me revient...
Lui dire : Merci !
Les Ptits Yeux - Bout de femme
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Un mois : 13/11/15
Un article qui m'a fait sourire, alors que j'ai passé moi même le we à expliquer à une vilaine à dire merci :)
RépondreSupprimerIl vous a fallut tout un week-end pour lui expliquer ?
SupprimerJe sais pas qui est le pire, la demoiselle récalcitrante ou le Monsieur qui semble avoir quelques difficultés d'arguments ...
J'hésite *sifflote*
Au plaisir
Rires
RépondreSupprimerQu'elle soit récalcitrante ou amnésique...
J'avais tout le week-end devant moi, autant en profiter!
*sifflote*
Toujours la faute de la vilaine de toute façon ?
RépondreSupprimerTssss :p