dimanche 4 mai 2014

Rien qu'un souvenir d'enfance. Première partie.



Je n'ai que très peu connu mon père, je n'ai donc pas énormément de souvenirs avec cet homme, mais il en est certains qui m'ont particulièrement marqués.

Il habitait un de ces minuscules petits villages en Bourgogne, où les routes étaient plus des chemins de terre que du bitume, où les champs étaient l'unique horizon et où la nature et la simplicité prenaient tout leurs sens.
Je ne me rappelle plus très bien mais je devais avoir dans les alentours de 9/10 ans et pour la première fois j'allais séjourner quelques jours chez mon père et sa femme.

Je me souviens que j'étais assez craintive, je ne le connaissais qu'à travers quelques rares coups de téléphone et photos. Etrangement je me suis très rapidement entichée de sa compagne, elle n'avait pas d'enfant et  pourtant elle était dotée d'une forme d'instinct maternel qui m'a très vite mise à l'aise.

C'était en été, déjà que d'ordinaire ce village n'était pas très animé, là c'était pire, un véritable choc pour la petite citadine que j'étais.

Le premier jour, pour tenter de m'apprivoiser mon père a monter une vaste supercherie. Il m'a emmené avec lui. Sur le chemin nous nous sommes échangé quelques petites banalités, rien de plus. J'étais intimidé par ce personnage un peu bourru et sec. Nous sommes arrivé devant un enclos où il y avait un cheval, et mon père m'a dit :
" Voilà le diner de ce soir "
Et bien sur j'ai cru le monsieur, je ne savais rien de ses habitudes.
Il m'a demandé de faire le guet et de me prévenir si quelqu'un approchait, puis il s'est avancé vers l'animal, lui a tourné autour comme s'il cherchait à faire connaissance avec lui pour qu'il lui accorde sa confiance.

J'étais complétement paniquée, je crois même avoir espéré qu'il se prenne un coup de sabot.
Il a réussi à emmener le cheval.
Sur le chemin du retour, j'ai essayé de retenir mes larmes et je me suis promis de ne pas toucher au fameux diner.
Je me posais pleins de questions, et la crainte que j'avais pour cet homme devenait de plus en plus forte.
J'aurais voulu m'enfuir...

Arrivés chez lui, il installa le cheval dans un box. Puis il me m'avoua que tout ceci n'était qu'une blague, que c'était son cheval et qu'aucun mal ne lui serait fait.
Sur le coup j'ai moyennement apprécié son humour.

Avec le recul, je me dis que c'était peut être sa façon à lui de me dire qu'il n'allait pas me " manger ". Une façon un peu étrange quand même, mais quand j'y repense je trouve cela d'une grande poésie. Bon il faut dire que je vois de la poésie partout.

Les jours ce sont enchainés, j'ai découvert les joies de la piscine en extérieur, des jeux dans la nature, des moments de complicités avec une sorte de maman qui n'était pas la mienne, et petit à petit j'ai commencé à me sentir mieux.

Et puis il y a eu cette énorme bêtise.... 

( à suivre )

6 commentaires:

  1. Ce texte a ému mon petit coeur de végétarienne !

    J'aime ta façon de raconter ces souvenirs, et j'ai hâte de lire la suite ...

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    1. Je pense que je vais l'écrire ce soir et je le mets en ligne dans la nuit.

      Merci mon chouchou <3

      Je suis pas végétarienne, mais je t'assure que sur le coup j'ai cru que mon coeur allait exploser :(
      Au passage j'ai jamais pu manger de cheval de ma vie... Y a des trucs comme ça qui nous marquent.

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    2. Mais mais mais... toi aussi t'es frustrante ! Je veux la suite !

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    3. Ah ah !
      Cela dit moi y aura rien d'excitant.
      La suite demain Mistychou

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  2. J'adoooore, ça sent bon l'innocence qu'on perd avec l'âge. Une époque où on crois encore un petit peu au père noël. Une époque où on se dit que les gentils le sont pour de vrai et que les méchant le sont pour de faux.

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    1. J'ai jamais cru au père noël, mais je ne désespère pas de trouver la cachettes des fées ;)

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