samedi 23 décembre 2017

Rien qu'un conte de noël... Par Lunapower




Cela fait quelque temps que je réclame des récits à plusieurs personnes que j'apprécie, et j'ai eu la chance de recevoir plusieurs textes vraiment superbes. Et puis il y a eu ce soir où j'ai gentiment demandé à Lunapower un conte de Noël, bon d'accord ça ressemblait beaucoup à un énorme caprice. Après avoir nargué quelques copines du net, l'esprit de noël me remplit, alors je partage le texte de Lunapower. Merci à lui <3 

Ps: Si certaines personnes ont envie de m'envoyer des histoires, y a mon mail quelque part sur le blog :D

Le manteau du Père Noël 

Il y a fort longtemps, vivait en Armorique, une jolie princesse nommée Eilinel.
Tous les soirs pour s’endormir elle demandait au gens du village de lui raconter une histoire.

"Bonjour Monsieur le Professeur, vous n’oubliez pas mon histoire ce soir hein ?" 
"Non, non Mademoiselle" 

Et ce, depuis des lunes tous les habitants de la conté venaient lire ou envoyaient une histoire à la jolie princesse… Certains en manque d’inspiration et craignant le courroux de leur bienaimée souveraine eurent une idée.

- "Mon cousin viking a entendu parlée d’un pays au nord où vivent des lutins et un gros homme barbu exhaussant les souhaits des enfants sages lors des fêtes saturnales, ils ont des pouvoirs magiques et doivent pouvoir créer une infinité d’histoire pour notre princesse"
 - "Oui convainquons notre princesse de s’y rendre !"
 - "Hum elle n’acceptera jamais de faire un si long voyage dans l’inconfort !" 
 - "J’ai peut-être une idée, ma sœur connaît un mage de Brocéliande qui lui est redevable"
 - "Faisons-le venir, ça ne coûte rien d’essayer !" 

Dix lunes passèrent et le mage se présenta au village, les habitants lui exposèrent le problème. Le mage tourna ses doigts dans sa barbe et hocha la tête…
Le soir même il se présenta au palais de la jeune princesse, un serviteur l’escorta dans la chambre de la belle.
- "Bonjour, jeune fille" 
- "Bonjour, je ne vous connais pas, comment vous appelez-vous ? Vous venez pour mon histoire ?"      - "Je me nomme Merlin et je ne viens pas vous raconter une histoire mais vous mener là où sont créées toutes les histoires, le pays du père Noël ! Si vous êtes sage vous repartirez avec plus d’histoires que vous ne pourrez en lire, jeune fille !" 
- "Chic, chic on y va" dit-elle en sautant sur son lit 
Mais vous me raconterez ne histoire en route, dites hein ? Et c’est loin ?" 

Merlin tourna ses doigts dans sa barbe, pris Eilinel par la main et une formule magique plus tard ils se retrouvèrent au pôle nord.
- "Brrr il fait froid ici" 
- "Ooh  ooh oui, j’avais oublié !!! Salacadou !!!" 

La jeune princesse se retrouva vêtu de chauds habits au-dessus de son petit pyjama bleu.

- "Je vous laisse, marchez vers la lumière et dites que vous venez de ma part"
 - "Et mon histoire ?" 

Elle se retourna mais le mage avait disparu, elle se dirigea alors vers la lumière…
Elle atteignit un petit village de bois où travaillait des petits hommes vêtus de tout de vert, les uns emballaient, les autres réceptionnaient les hiboux et pigeons voyageurs, les autres tamponnaient inlassablement des livres, tandis que d’autres les illustraient de jolis images. Toute émerveillée, elle rentra dans la maison où étaient entreposés les livres. Elle en prit un, l’ouvrit.

- "Ha, mon histoire !!!" 

Son histoire fini, elle enleva son bonnet, son écharpe et sa combinaison et se fabriqua un lit douillet. Elle s’endormit paisiblement rêvant qu’elle pourrait rester ici pour des siècles…
Le lendemain matin, elle se réveilla, regarda de nouveau les livres les yeux brillants puis commença à chercher à manger. Une odeur de chocolat chaud la guida vers une grande salle.
Tout y était féérique et le petit déjeuner était pléthorique. Elle allait entamer son deuxième croissant lorsqu’elle entendit une voix sévère…

- "Que faites-vous ici voleuse !!!!???" 
- "Moi, heu" 
- "Oui, vous ! Il n’y a que vous ici jeune fille"
 - "Je suis venue pour les histoires !!"
 - "Pour les histoires, pour les histoires… appelons le patron" 

D’autres lutins alertés par le bruit avaient rejoint la grande salle, bientôt suivi par un homme plus grand bien portant, lui aussi vêtu de vert et avec une barbe blanche.

- "Ho ho ho, jeune fille ! Mes lutins m’ont dit que vous avez dormi ici et pris de la nourriture sans demander la permission. Est-ce bien vrai ?"
 - "Oui, Monsieur mais…"
 - "Savez-vous comment je puni mes lutins et les petites voleuses, c’est une méthode que m’a enseigné mon cousin Fouettard, c’est très efficace." 

Eilinel aperçut un martinet accroché à la cheminée, elle y avait goûté enfant et se remémorait sa cuisante morsure.
Le père Noël la saisit par le bras et lui baissa son bas de pyjama et la bascula sur ses genoux. La pauvre allait se prendre une fessée, une fessée déculottée à son âge, une fessée devant une assemblée de lutin, un sentiment de honte l’envahit bientôt supplanté par la douleur qui émanait de ses fesses. Le père Noël n’y allait pas de main morte, elle battait et ne put retenir longtemps ses larmes.

- "Bouhou mais c’est hoou Merlin qui m’a CLAC CLAC dit de venir vous demandez pour mon histoire"            
Le père Noël cessa la fessée.

- "Merlin, mais pourquoi ne l’avez-vous pas dit, pourquoi n’êtes-vous pas venu me voir au lieu de vous comporter comme une sale petite voleuse" 
- "Baaah heeeeu" 
- "Allez, relevez-vous ! Huum intéressant cette couleur, très jolie même, voyons si on peut l’améliorer un peu ! Vous n’espériez pas vous en tirer à si bon compte" 

Eilinel pleurait doucement, un lutin apporta le martinet, le père Noël fouette la pauvre princesse, il s’arrêta satisfait quand le rouge du derrière d’Eilinel fût bien foncé…

- "Je vous remercie et je vais vous renvoyer chez vous"
 - "Merci ?" Dit-elle en sanglotant
 - "Oui Merci Ho Ho Ho" sur ces paroles il lui donna un dernier coup de martinet

La princesse se réveilla doucement, elle tâta un peu autour d’elle, elle était bien dans sa chambre.
Elle se demanda si elle avait rêvé, mais l’absence de son bas de pyjama et la chaleur de son bas du dos lui firent prendre conscience que non… Elle repensa alors à tous ces jolis livres qu’elle avait vu, enfila une culotte et se rendit dans sa bibliothèque… Elle y découvrit ses rayons remplis de centaines de livres, un grand sourire illumina son visage. Elle dirigea vers la cheminée sur laquelle était posée une carte.

 "En l’honneur de mon ami Merlin et merci pour l’inspiration. Signé le père Noël"

 Elle retourna la carte et vit que le vieil homme avait troqué sa tunique verte pour un d’un rouge éclatant.
Eilinel passa sa main sur la lune encore tiède, radieuse.

Et depuis ce jour le père Noël est tout vêtu de rouge, un rouge spécial. Le rouge Eilinel !     

Lunapower


dimanche 17 décembre 2017

L'histoire d'un pseudo...


Eilinel… Parce que c’est bien plus qu’un pseudo
Après presque trois ans, je vous livre l’histoire de ce nom.
Tout part d’un garçon… Bravo la féministe !
J’ai fait sa connaissance sur un site de rencontres tout ce qu’il y a de plus vanille et sinistre. Je m’y étais inscrite sans trop savoir ce que j’y cherchais ; passer le temps, certainement… C’est lui qui est venu me parler. Des échanges tout à fait banals qui, à la longue, m’ennuyaient. Et puis il y a eu un tournant : il aimait les jeux de dominations, et tout à coup j’étais toute ouïe.
On s’est rencontrés un matin, autour d’un verre, dans un café ringard. On a parlé de tout et de rien, on se plaisait. Puis (ne me demandez pas comment on en est arrivés là, je ne m’en souviens plus), je lui ai donné un « casse tête » à résoudre, toute fière de lui dire que je l’avais résolu très rapidement. Il galérait clairement, alors m’est venue l’idée de lui dire que nous nous reverrions uniquement lorsqu’il y serait parvenu. Il a été surpris par mon culot mais, aimant les défis, accepta. C’est triomphante que je l’ai laissé.
Plus tard dans l’après midi, je reçois un message avec pour photo le « casse tête » résolu, avec un commentaire indiquant qu’il y avait passé un temps fou. J’en ai été flattée.
Cela a marqué le début de nos jeux.
Après quelques difficultés à faire coïncider nos emplois du temps, il est venu me chercher à la sortie de l’endroit où je faisais quelques heures de bénévolat, toujours dans le souci de m’occuper. Il m’a emmené dans un autre café, encore plus sordide que le premier, et on a commencé gentiment à se titiller un peu. Ce très beau jeune homme, avec des yeux bleus magnifiques, avait aussi un sourire à faire fondre du béton.
C’est ce jour là que j’ai compris, au détour de la discussion, qu’il était en couple : il a en effet détourné honteusement le regard quand je lui ai dit que sur le site il n’y avait que des mecs mariés (grillé !). Je m’en suis amusée intérieurement. À dire vrai je n’en avais que faire ; ce n’était pas mon problème après tout.
À la fin de cette entrevue, il a voulu me raccompagner chez moi. J’ai rétorqué que j’étais une grande fille et j’ai tourné les talons, sans même un regard de plus pour lui. Il m’a confié qu’il était tombé sous le charme de mon tempérament et de mon insolence (il allait être servi).
Nous avons poursuivi nos échanges avant de décider de nous revoir. Mais cette fois, Monsieur voulait goûter à mes lèvres. Très bien, mais je lui ai dit qu’il y aurait quelques conditions, laissant planer le mystère.
Afin de le retrouver il me fit faire un petit jeu de piste sous formes d’énigmes. À son terme, je me retrouvai dans un parking sous terrain ; décidément le jeune homme aimait les lieux glauques. Il m’attendait dans sa voiture où je l’ai rejoint pour lui tendre un petit billet où il y avait mes fameuses conditions.
Il s’en est saisi, amusé, et a lu son contenu. Je lui faisais savoir qu’il pouvait m’embrasser, mais sans les mains, uniquement avec sa bouche, de mes doigts à mes lèvres.
Il a replié le mot en me disant : « Ah, Mademoiselle est joueuse. Très bien. »
Il a alors commencé à baiser ma main, mon poignet… Doucement, tendrement… Il a fait glisser ses lèvres le long de mon bras, avant de se retrouver dans le berceau de ma nuque. Il s’est fait saisir par les effluves de mon parfum, tout en laissant échapper son souffle, ce qui me procura des frissons dans tout le corps avant que ma respiration ne s’emballe à son tour. Il a terminé son voyage sur la commissure de mes lèvres, avant de m’embrasser. Nous nous sommes regardés, laissant le temps en suspend. Nous nous sommes souri.
Et puis je lui ai dit qu’il était temps que je rentre. Offusqué et hébété, il m’a demandé si j’étais sérieuse. J’ai ouvert la porte de la voiture pour descendre. Il a juste eu le temps de m’asséner une claque sur les fesses et je l’ai laissé en plan, comme ça. La claque sur les fesses n’était pas comprise dans mes conditions mais je lui ai accordé cette petite sortie de route. Je suis rentrée chez moi, frustrée certes, mais tellement fière de mon œuvre.
Des petits jeux comme ceux là, il y en a eu beaucoup avant même de confondre nos corps dans un quelque chose de plus charnel. On mettait un point d’honneur à faire grimper la température au fil de nos entrevues. C’était… intense.
Ce n’était pas toujours simple de trouver le temps de se voir, pris que nous étions tous deux par nos responsabilités, mais on y parvenait tout de même. On a même réussi à se voir deux fois une même journée. Quasiment toujours dans des endroits différents, de moins en moins lugubres. Je déteste la ville où je vis, mais elle contient cependant tout un tas d’endroits qui me renvoient à nos rencontres, et ceux là me donnent toujours un smile d’enfer, avec une petite pointe de nostalgie.
On s’est rencontré dans le chaos de mon divorce et lui dans le flottement de l’ennui de sa petite vie bien rangée. On avait chacun des raisons de magnifier cette relation et de la maintenir fraiche et légère. Il n’y avait, de toute façon, rien d’autre à envisager entre nous, et c’est très probablement ce qui l’a rendue aussi magique. Rien que du plaisir.
Nous avons joué ainsi des semaines durant, puis des mois. Nos moments se sont teintés d’une harmonie sexuelle complètement dingue, tout en sauvegardant ces petits plus ludiques.
Il y a eu cette fois où je lui ai demandé de deviner si je porterais une jupe ou une robe, lui annonçant que, s’il se trompait, il aurait un gage. Il fallait voir sa tête quand il m’a vu débarquer en jean. Il n’était pas très content d’ailleurs et m’a promis une fessée (chouette alors !).
Nous sommes arrivés dans mon endroit préféré autour de Brest, un vieux fort avec vue sur la mer, un délice pour les amoureux de la nature et des univers un peu sauvages. J’y avais déjà reçu quelques fessées, mais ça c’est une autre histoire.
Il m’a retourné contre la pierre froide du fort, après avoir vérifié qu’aucun promeneur ne viendrait briser notre complicité. Il a commencé à me fesser, grommelant que je n’étais qu’une vilaine tricheuse. Heureusement il ne me voyait pas me marrer. Il a commencé à baisser mon pantalon tout en me grondant.
Et…
« Bah alors, tu parles plus ? » lui ai-je demandé.
Il fut quelque peu décontenancé en découvrant ce qui se cachait sous ce vilain jean. Quand le méchant le loup se transforme en petit garçon en lorgnant sur un porte jarretelle et des bas couture…
« Vilaine tentatrice » m’a-t-il susurré à l’oreille.
C’est ainsi que je me suis vue décerner un sacré bel Oscar ce jour là. Je crois que j’en rougirai encore longtemps.
On s’est vus, revus, encore et encore. J’ai eu la chance de lui faire une ode orale sous la grêle. Nous nous sommes faits surprendre par une cavalière certainement plus gênée que nous, par un chien curieux derrière un arbre dans un parc…
Mais il y a eu cette fois où on s’est fait reluquer par un monsieur sur son voilier, pendant qu’il m’embrasait l’intérieur de ma tranchée secrète, là où on trouve les bunkers face à la mer. L’homme s’est écrié : « Faites l’amour, pas la guerre ! » On était clairement frivole, intrépide, on se fichait totalement du monde autour de nous, et on en riait.
C’était une passion dévorante sans aucune fausse note, sans heurt. Une histoire où je ne me suis jamais aussi sentie belle et désirable, soumise et dominante, légère et dépravée… Libre, en fait.
Alors oui, arrive ce jour où la passion s’essouffle, où il devient difficile de se renouveler sans cesse, de surprendre l’autre. Nous avons su nous arrêter à temps, avant qu’on en vienne à s’en vouloir, à se faire du mal, en emportant avec nous dans la boîte de nos souvenirs chacun de ces instants de malice, de fougue et de tendresse.
L’unique regret est de n’avoir jamais réussi à faire l’amour dans un lit (si, ça c’est pas cool en vrai).
Alors Eilinel c’est lui qui l’a choisi. Cela veut dire étoile-reine. Lui, lui était mon maestro, mon éphémère.
Mais Eilinel c’est bien plus qu’un nom donné par quelqu’un qui, certes, a marqué pour toujours mes souvenirs : c’est aussi la marque d’une féminité retrouvée, d’une liberté acquise et celle d’une véritable renaissance.
Eilinel c’est juste la gravure de celle que j’ai décidé d’être et de prendre en main.




mardi 12 décembre 2017

Toute une histoire...


Depuis quelques jours Salomé trouvait Théophile distant. Elle se creusait pourtant la tête pour provoquer son désir de jouer. Des airs coquins remplis d'envie, des gestes plus téméraires ; elle se baladait même nue dans leur petit trois pièces, se crémant le corps sur le canapé, l'air de rien... mais rien n'y faisait : il souriait et l'embrassait tendrement sur le front.
« Pas ce soir mon cœur. »
Salomé battait en retraite en boudant et se sentant ignorée. Elle avait cela en horreur.
Ce matin-là, elle envoya un SMS très licencieux à son amoureux, espérant rallumer son désir, mais Théophile lui répondit qu'il n'avait pas trop la tête à cela en ce moment, qu'au boulot c'était compliqué avec Marc qui visait la même promotion que lui, et que des histoires de famille lui prenaient la tête.
Elle insista un peu, arguant que ça lui ferait sûrement du bien. Il reçut son message en sortant d'une réunion de crise, organisée parce que son entreprise avait perdu un très gros client. Il lui répondit sèchement que, ce soir en rentrant, il voudrait être tranquille, qu'elle devrait s'organiser une sortie avec ses copines pour éviter de s'attirer ses foudres.
Salomé, vexée et irritée, pensa d'abord à faire ce que son compagnon lui conseillait mais elle ne voulait pas laisser s'éterniser autant de frustration, alors elle pensa un plan d'attaque.
Elle lui écrivit qu'elle serait sortie lorsqu'il rentrerait ce soir. À la fin de sa journée, elle prit le bus, sans même dire au revoir à ses collègues et se précipita chez eux.
Elle se dirigea directement vers la douche : elle n'avait qu'une demi-heure avant que son amour ne passe le pas de la porte. Elle remit ses boucles en place à l'aide d'un soin puis, après avoir mis du mascara, se dessina les lèvres d'un joli grenat automnal.
Elle sortit d'une boîte, en haut du dressing, dans leur chambre à coucher, un déshabillé transparent et un porte-jarretelles noir, enfila une paire de bas et les escarpins Pura Lopez aux talons de 10 cm qu'elle avait obtenus pendant les soldes.
Elle avait préparé une lettre à son bureau t farfouilla dans le salon à la recherche d'une enveloppe carrée afin de la cacheter avec de la cire rouge. Elle se crama l'index dans sa hâte et maladresse. Après avoir refroidi sa main sous le robinet, elle s'installa sur le bord du canapé et l'attendit ainsi, lettre posée sur la naissance de ses fesses.
Quelques minutes plus tard, Théophile fit son entrée, posa son manteau et son écharpe, puis retira ses chaussures, pressé d'aller s'affaler.
C'est confus qu'il découvrit sa belle, penchée sur leur canapé.
« Tu ne m'avais pas dit que tu sortais ce soir ? »
Salomé resta silencieuse, le laissant approcher et prendre possession de la lettre. Bien qu'hébété, il ouvrit le billet et en découvrit le contenu.
« Mon amour,
Il semble que, depuis quelques temps, ton esprit s'éloigne de nous, pris par tout un tas de choses à ton travail.
Je ne supporte pas de te savoir dans un torrent de négativités. Je mets donc mon corps à ta disposition afin que tu expulses tes démons.
Et puis, mon coeur, tu ne peux pas me laisser dans un recoin de notre nid éternellement, j'ai ça en horreur. Alors, s'il te plaît, pourrais-tu punir la terrible petite égocentrique que je suis et qui ne veut pas que tu ne détournes de nos jeux ?
Libère-toi des affres de tes préoccupations et fais les cingler sur mes chairs.
Je t'aime.
Salomé. »
Théophile ne put contenir un sourire et déposa un baiser sur la joue de sa poupée en lui murmurant :
« Très bien, tu l'auras voulu. »
Salomé se trouva parcourue par un frisson quand la main de son adoré, après avoir glissé le long de sa chute de reins, administra une magistrale frappe sur ses fesses.
Après une dizaines de claques, Théophile, fit échapper la ceinture qui encerclait sa taille. Il fit cingler l'éros de ses pulsions dans un tourbillon sadique qui dura de nombreuses minutes.
Vidé, épuisé, il jeta le cuir au sol et écrasa son torse sur le dos de Salomé, toujours muette.
Leur coeurs battaient la chamade et, leurs souffles en harmonie, Théophile saisit les cheveux de son pantin pour lui demander si c'était ce qu'elle attendait. Elle répondit timidement un « Presque », plongeant ses yeux noirs dans ceux de son partenaire.
« Et que veux-tu d'autre ? », dit-il froidement en tirant sa chevelure vers son visage.
Elle n'osa répondre, intimidée. De sa main gauche, tout en la maintenant par la crinière, il caressa ses nymphes jusqu'au mont de sa féminité où il fit danser son majeur. Salomé perdit le contrôle de ses gémissements et, petit à petit, se laissa gagner par l'extase.
Théophile se trouva bien à l'étroit et prit la main de Salomé pour qu'elle déboutonne son jean.
Puis il lui fit sauvagement l'amour.
Les deux amants, repus et sereins, étreints l'un contre l'autre, savouraient ces retrouvailles avec délice et malice, se babillant des mots doux.