lundi 5 mai 2014

Rien qu'un souvenir d'enfance. Deuxième partie.


Dans ce minuscule village bourguignon, il n'y avait qu'une autre petiote de mon âge, et on avait pris l'habitude de jouer ensemble.
( Parce que bon, c'est bien mignon les coccinelles, mais elles ne sont pas très bavardes. )
Et un jour, la demoiselle m'a entrainé pour faire une énorme bêtise. J'admets qu'en générale je ne suis pas en reste pour faire des âneries, mais là pour une fois je n'ai eu qu'un rôle de suiveuse. Mon tord a été de ne pas l'avoir empêché, et d'avoir piaffé comme une idiote.
Je ne vous raconterais pas la bêtise en question, ça n'a absolument aucune importance, et puis même des années plus tard j'en ai toujours aussi honte. 
Lorsque je suis rentrée chez mon père, il m'a très rapidement demandé si j'avais quelque chose à lui avouer.
J'ai bien évidemment répondu que non, sur un ton très mal assuré.
Puis il m'a mise devant le fait accomplit. J'étais mortifiée par le fait de m'être faite attrapée, et d'une mauvaise foi incroyable j'ai nié en bloc.
Pourquoi avoir menti ? Ce qui peut me paraitre logique aujourd'hui l'était beaucoup moins quand j'étais enfant, parce que chez moi c'était un tout autre climat qui régnait.
Je pense que mon attitude l'a déconcerté, et il m'a envoyé dans la chambre où je dormais en me disant de n'en sortir que pour faire les choses bien.
Je me suis exécutée en me répétant ces mots dans ma tête, je ne comprenais pas ce qu'il attendait de moi.
Ce n'était pas de la fierté ou autre mais une véritable incompréhension.

Je suis restée dans cette chambre, assise sur le lit en essayant de deviner ce qu'il fallait que je fasse, pendant de longues heures.
Sa compagne m'a apporté un plateau repas, et elle m'a demandé pourquoi je ne disais pas simplement la vérité et de présenter des excuses que tout serait arrangé après. A ce moment là j'ai compris
Mais je suis restée comme paralysée, je n'avais encore jamais fait ça. C'est vers 23 heures que je suis enfin sortie de ma tanière, la boule au ventre. D'une voix toute fluette j'ai reconnu mon erreur. je me revois encore à tortiller mes doigts comme pour me donner du courage.

Puis j'ai dit : " Je m'excuse ".
 Mon père a dit que ce n'était pas comme ça qu'il fallait s'excuser. Et rebelote je me suis sentie comme une idiote à ne pas savoir quoi dire. Puis je me suis souvenue des séries américaines, alors je m'en suis inspirée et j'ai sorti un : " Je te demande pardon " . 
Puis il m'a invité à venir dans ses bras, non seulement c'était la première fois que je me suis emmitouflée dans ses bras, mais c'était une première pour moi, on me pardonnait

Le lendemain nous sommes allés cueillir des champignons en forêt ( ceux là c'étaient vraiment pour les manger ), et je n'ai pas eu à raser les murs ou disparaitre sous la honte. Tout avait été oublié.

C'est la première foi de ma vie que je me suis sentie comme une enfant et considérée, cadrée et aimée.
Je crois que bien plus d'avoir manqué d'un père dans ma vie, je lui en veux de m'avoir privé de cette sécurité.
Bon on refera pas l'histoire.
Mais ce souvenir résonne en moi comme un des plus beau et tendre moment que j'ai vécu gamine. Et suffisamment important pour qu'il ait eut autant d'impact sur la suite.

4 commentaires:

  1. Merci de te livrer de cette façon si touchante.

    <3

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    1. J'ai eu le coeur qui battait à 10 000 avant d'appuyer sur " publier ". Pudeur un jour pudeur toujours, je me donne du mal pour vous quand même ( rires )

      Bisous chouchou <3

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  2. Il suffit parfois de si peu de chose... Juste de l'amour.

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    1. Je sais pas trop si on peut parler d'amour là, vu enfin bref...
      Mais en effet parfois il suffit de pas grand chose.

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