mardi 27 mai 2014

Thèlia ou les péripéties d'une petite maso. Première partie.



Première partie  


Cela faisait des jours qu'il organisait quelque chose dans mon dos.


Je le savais, je le sentais quand il pianotait sur son clavier en jetant ce regard. Ce regard qui était empreint d'excitation, d'esprit de domination, peut être même une certaine forme de dégoût à mon égard. Je m'en suis toujours accommodée, et pour une raison que je ne m'explique pas, bien que me sentant offensée par celui-ci, il n'en était pas moins que je désirais qu'il le pose sur moi encore et encore. Qu'il m'habille de sa froideur que je reçois toujours comme une grande chaleur dans mon intérieur.

Sa rigidité m'obsède, me trouble. Et pourtant il a cette incroyable douceur qui émane de toute sa personne. Il me fascine.

C'est la première fois que je me trouve face à telle ambigüité. C'est comme une passion dévorante qui ne s'arrête jamais.



 Chaque fois que mon téléphone sonne mon coeur se crispe et je me surprends à souhaiter que ce soit lui, et même si ces mots seront durs, enivrants, même si je sais qu'il va peut être me donner des ordres auxquels je n'aurais pas envie d'obéir, même si je sais qu'il va peut être déverser sa colère parce qu'il aura eu une sale journée, même si je sais qu'il va peut être m'abreuver de tendresse. En réalité je ne sais jamais à quoi m'attendre avec lui, et je pense que c'est ce qui construit ce mélange de déchirement et cet incroyable sentiment d'être vivante.Il ne quitte jamais vraiment mes pensées, et ça m'arrange bien, ne plus avoir à penser aux sinistres pas que je me force chaque jour à exécuter, pour aller au travail, faire des courses, le ménage, bref la " vraie vie ". Il redore mon existence et lui donne un souffle nouveau. Un souffle court, oppressent, terrifiant parfois, dérangeant mais un souffle présent. Un souffle réel qui me maintien.

Comment je peux nourrir un tel engouement pour une personne qui semble m'adorer autant qu'il peut me mépriser ?



Je pourrais sans difficulté trifouillé les bas fond de mon âme pour en connaître les raisons, mais je ne veux pas savoir, je ne veux pas guérir de ce mal puisque c'est celui-ci qui me donne autant de valeur. J'entends les biens pensants crier au scandale, à la folie, à la névrose, à la déviance sexuelle et psychologique, mais s'ils savaient comme leur avis m'importe peu. Et pourtant je ne peux livrer mes entrailles sur place publique, je n'ai nullement le désir de choquer. Incroyable hypocrisie.

De toute façon je me jugerai toujours plus durement que quiconque. Saine auto-flagellation.

J'ai un tel dégoût pour ma personne, qu'il m'est impossible de ne pas succomber lorsqu'un homme m'entoure de toute sa puissance. Je préfère cela à l'ignorance.

Et puis il a cette forme de bienveillance qui m'émeut à chaque fois.Que d'incohérences me dirait-on, mais faut-il peut être le vivre pour le comprendre.




Il me donna rendez-vous au coin d'une rue.

J'avais reçu des consignes clairs, je n'avais le droit de porter qu'une simple robe qui se dénoue à l'avant, pas de bijou, pas d'accessoire, pas de dessous, pas de collant, pas de veste. Je n'avais le droit qu'à un maquillage léger, rien de superflus.

Je choisi alors une robe qui cintrait ma taille et par illusion d'optique la creusait plus qu'elle ne l'est déjà, et qui partait de manière évasé sur le bas. Elle m'arrivait juste au dessus des genoux et me donnait une allure très féminine dont j'étais très fière. Je mît des escarpins noirs simples et sobres, 10 cm pas plus , j'avais une peur absolue de tomber et qu'on découvre que je ne portait rien dessous.




Ce jour là, il y avait du vent et avec mes mains je tentais de contenir l'élan du tissu léger.





20h30 : Heure du rendez-vous


20h56 : Heure de mon arrivée.


C'est penaude que je me suis avancée vers lui, je reçu une gifle, et puis une deuxième. Je le savais pourtant qu'il me fallait prendre mes précautions et que le faire attendre était une erreur.

Mais je suis imprécise, il me le répète bien assez souvent, et parfois je me demande si ce n'est pas ce qu'il attend vraiment de moi, bien plus que je puisse l'être réellement.


21h16 : Nous voilà dans une chambre d'un très bel hôtel.



Je n'ai pas grandi dans le luxe, et je m'émerveille toujours des lieux qu'il me fait découvrir. Je ne me sentais pas princesse pour autant, courtisane tout au plus.

Et je compris rapidement qu'il voulait pousser ce sentiment bien plus loin que je n'aurais pu l'imaginer.

Dans cette pièce se trouvait trois autres hommes, que je n'avais jamais aperçu auparavant. 


( à suivre ... )



 Le Diamant - Emilie Simon

15 commentaires:

  1. Han ... J'ai beaucoup aimé les gifles ... et le reste ... et la suite qui s'annonce délicieuse ;)

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    1. Je l'ai publié tu as vu ? On sabre le champagne ?
      Je me dis que ça devrait me forcer à continuer cette histoire, au lieu d'en entamer de nouvelles.
      Bisous, et merci <3

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  2. La courtisane glisse dans son empire un gout de paradis dans un coin d'enfer à venir ..:)..
    Oh oui ! il faut poursuivre cette histoire et délier ici les sens .

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    1. Merci de votre passage par ici.
      J'ai la suite qui est presque finie ;)
      Au plaisir.

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  3. Je ne connaissais pas votre site. Je viens de lire la première et suis enchantée de ma lecture. Il n' y a plus qu' à attendre la suite. Bonne continuation.

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    1. Bienvenue Annonciate,
      Je suis ravie si votre lecture vous a plu ;)
      Au plaisir, et merci.

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  4. Comme je vous comprends Petite Farore.. J'aime cet attachement et cette peur que vous avez pour lui et ce qu'il vous fait subir.

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    1. Bienvenue ici Léa.
      Ces lignes sont le fruit de mon imagination, je ne connais pas réellement cet attachement, mais j'aime à l'imaginer ainsi.

      Au plaisir.

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  5. Il y a des changements dans ton écriture... un certain lâcher prise, j'aime bien ! :-)
    Désaxée va. :-)

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    1. Et encore je me restreins. Petite deviendra grande :p ( ou plutôt un jour j'arrêterai d'avoir peur ).

      " Désaxée va "------> J'ai ris !

      Bisou toi.

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  6. "... cet incroyable sentiment d'être vivante"... Alors vas y ma grande ! Tu es très très bien partie ! ;)

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    1. :)
      Au fait,
      Merci pour l'ajout sur votre blog ;)
      Au plaisir :)

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  7. Un peu dommage qu'il n'y ait pas de suite. Je suis curieuse!

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    1. Elle viendra la suite, Isabelle.
      Merci de votre passage.
      Au plaisir.

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  8. Je viens avec quelques années de retard apporter ma petite contribution. C'est très captivant, j'espère trouver la suite sur le blog, pour savoir ce qui va arriver à Thélia. On ressent bien les émotions. Merci.

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