mardi 12 décembre 2017

Toute une histoire...


Depuis quelques jours Salomé trouvait Théophile distant. Elle se creusait pourtant la tête pour provoquer son désir de jouer. Des airs coquins remplis d'envie, des gestes plus téméraires ; elle se baladait même nue dans leur petit trois pièces, se crémant le corps sur le canapé, l'air de rien... mais rien n'y faisait : il souriait et l'embrassait tendrement sur le front.
« Pas ce soir mon cœur. »
Salomé battait en retraite en boudant et se sentant ignorée. Elle avait cela en horreur.
Ce matin-là, elle envoya un SMS très licencieux à son amoureux, espérant rallumer son désir, mais Théophile lui répondit qu'il n'avait pas trop la tête à cela en ce moment, qu'au boulot c'était compliqué avec Marc qui visait la même promotion que lui, et que des histoires de famille lui prenaient la tête.
Elle insista un peu, arguant que ça lui ferait sûrement du bien. Il reçut son message en sortant d'une réunion de crise, organisée parce que son entreprise avait perdu un très gros client. Il lui répondit sèchement que, ce soir en rentrant, il voudrait être tranquille, qu'elle devrait s'organiser une sortie avec ses copines pour éviter de s'attirer ses foudres.
Salomé, vexée et irritée, pensa d'abord à faire ce que son compagnon lui conseillait mais elle ne voulait pas laisser s'éterniser autant de frustration, alors elle pensa un plan d'attaque.
Elle lui écrivit qu'elle serait sortie lorsqu'il rentrerait ce soir. À la fin de sa journée, elle prit le bus, sans même dire au revoir à ses collègues et se précipita chez eux.
Elle se dirigea directement vers la douche : elle n'avait qu'une demi-heure avant que son amour ne passe le pas de la porte. Elle remit ses boucles en place à l'aide d'un soin puis, après avoir mis du mascara, se dessina les lèvres d'un joli grenat automnal.
Elle sortit d'une boîte, en haut du dressing, dans leur chambre à coucher, un déshabillé transparent et un porte-jarretelles noir, enfila une paire de bas et les escarpins Pura Lopez aux talons de 10 cm qu'elle avait obtenus pendant les soldes.
Elle avait préparé une lettre à son bureau t farfouilla dans le salon à la recherche d'une enveloppe carrée afin de la cacheter avec de la cire rouge. Elle se crama l'index dans sa hâte et maladresse. Après avoir refroidi sa main sous le robinet, elle s'installa sur le bord du canapé et l'attendit ainsi, lettre posée sur la naissance de ses fesses.
Quelques minutes plus tard, Théophile fit son entrée, posa son manteau et son écharpe, puis retira ses chaussures, pressé d'aller s'affaler.
C'est confus qu'il découvrit sa belle, penchée sur leur canapé.
« Tu ne m'avais pas dit que tu sortais ce soir ? »
Salomé resta silencieuse, le laissant approcher et prendre possession de la lettre. Bien qu'hébété, il ouvrit le billet et en découvrit le contenu.
« Mon amour,
Il semble que, depuis quelques temps, ton esprit s'éloigne de nous, pris par tout un tas de choses à ton travail.
Je ne supporte pas de te savoir dans un torrent de négativités. Je mets donc mon corps à ta disposition afin que tu expulses tes démons.
Et puis, mon coeur, tu ne peux pas me laisser dans un recoin de notre nid éternellement, j'ai ça en horreur. Alors, s'il te plaît, pourrais-tu punir la terrible petite égocentrique que je suis et qui ne veut pas que tu ne détournes de nos jeux ?
Libère-toi des affres de tes préoccupations et fais les cingler sur mes chairs.
Je t'aime.
Salomé. »
Théophile ne put contenir un sourire et déposa un baiser sur la joue de sa poupée en lui murmurant :
« Très bien, tu l'auras voulu. »
Salomé se trouva parcourue par un frisson quand la main de son adoré, après avoir glissé le long de sa chute de reins, administra une magistrale frappe sur ses fesses.
Après une dizaines de claques, Théophile, fit échapper la ceinture qui encerclait sa taille. Il fit cingler l'éros de ses pulsions dans un tourbillon sadique qui dura de nombreuses minutes.
Vidé, épuisé, il jeta le cuir au sol et écrasa son torse sur le dos de Salomé, toujours muette.
Leur coeurs battaient la chamade et, leurs souffles en harmonie, Théophile saisit les cheveux de son pantin pour lui demander si c'était ce qu'elle attendait. Elle répondit timidement un « Presque », plongeant ses yeux noirs dans ceux de son partenaire.
« Et que veux-tu d'autre ? », dit-il froidement en tirant sa chevelure vers son visage.
Elle n'osa répondre, intimidée. De sa main gauche, tout en la maintenant par la crinière, il caressa ses nymphes jusqu'au mont de sa féminité où il fit danser son majeur. Salomé perdit le contrôle de ses gémissements et, petit à petit, se laissa gagner par l'extase.
Théophile se trouva bien à l'étroit et prit la main de Salomé pour qu'elle déboutonne son jean.
Puis il lui fit sauvagement l'amour.
Les deux amants, repus et sereins, étreints l'un contre l'autre, savouraient ces retrouvailles avec délice et malice, se babillant des mots doux.


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